BIRMANIE – Les plantations d’hévéa et de palmiers à huile dévorent la forêt
Les concessions accordées pour la plantation de palmiers à huile et d’hévéa causent des dégâts considérables à la forêt birmane. Une Ong américaine incite l’Union européenne et les Etats-Unis à plus de vigilance.
Les plantations d’hévéa et de palmiers à huile dévorent la forêt primaire à un rythme inquiétant, dénonce l’Ong américaine Forest Trends, dans un rapport publié le 28 novembre dernier. L’organisation écologiste affirme que depuis le début de l’année le gouvernement a accordé 2.1 millions d’hectares de concessions contre 1.3 million en 2012 et 0.9 million en 2011. Plus de 60% de ces concessions sont situées dans l’état de Tenasserim, au sud de la Birmanie, et celui de Kachin région frontalière de la Chine et de l’Inde et zone de conflits ethniques.
Les sociétés d’exploitation en profitent pour vendre du bois précieux avant de planter de l’hévéa ou des palmiers, pour des résultats peu probants puisque 60% des plantations restent en jachère. Alors que la Birmanie dispose de lois protégeant ses forêts, celles-ci ne sont guère appliquées notamment celle qui exige que tout le bois exporté doit transiter par le port de Rangoun. Forest Trends, qui a envoyé des observateurs sur le terrain, estime que le transport terrestre illicite dans l’état de Kachin vers le sud de la Chine représente une valeur marchande estimée à 200 millions d’euros en 2012. Ce chiffre est à comparer avec les données du ministère du Commerce qui indiquent qu’en 2012 la Birmanie a exporté pour 500 millions d’euros de grumes.
Face à l’absence de contrôle sur l’extraction et l’exportation du bois, l’Ong incite l’Union européenne et les Etats-Unis à être plus exigeants vis à vis de la Birmanie qui reste le seul pays au monde à autoriser l’exportation de bois brut au détriment donc d’une filière de transformation locale aujourd’hui inexistante.
F.P. (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) lundi 2 décembre 2013
source : http://www.lepetitjournal.com/