La Thaïlande ignore quasiment le chômage mais la pénurie de main d’œuvre qualifiée est si criante qu’elle menace la croissance économique.
Le taux de chômage en Asie du sud-est s’élève à 4.4% et celui de la Thaïlande est de seulement 0.8%, selon les chiffres du gouvernement, soit 335.000 personnes sans emploi au mois d’août dernier. Ce taux de chômage, presque ridicule, est un trompe l’œil qui cache le problème de la pénurie de main d’œuvre qualifiée dans le royaume. Selon une étude réalisée par la société Adecco révélée le 30 novembre, 59% des sociétés thaïlandaises ne parviennent pas à recruter des candidats répondant aux profils des postes proposés. La faute en incombe à un système de formation professionnelle inadapté mais aussi à des salaires peu attractifs pour les diplômés. Ce handicap, relevé par tous les rapports internationaux, a incité récemment le gouvernement à engagé une réforme (lire notre article Chaturon engage une réforme ambitieuse de la formation professionnelle).
La pénurie est particulièrement criante pour les métiers d’ingénieurs, de comptables, de cadres administratifs d’informaticiens et de commerciaux. Le directeur d’Adecco pour la Thaïlande et le Vietnam, Tidarat Kanchnawat, relève que l’automobile, la construction et l’électronique sont les secteurs les plus touchés par la pénurie de main d’œuvre qualifiée. Or, comme ces secteurs constituent le moteur économique du pays, le rapport de l’Adecco conclut que le risque est désormais réel de voir cette pénurie de main d’œuvre affecter la croissance économique.
F.P. (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) lundi 2 décembre 2013
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EDUCATION – Chaturon engage une réforme ambitieuse de la formation professionnelle
Le manque de main d’œuvre qualifiée est l’une des faiblesses de la compétitivité économique thaïlandaise. Le ministère de l’Education propose un modèle de formation professionnelle en alternance.
Le ministre de l'Education Chaturon Chaisang a lancé un programme national de consultations pour définir une réforme de la formation professionnelle. Celle-ci s’articulera autour de dix pôles de compétences correspondants aux secteurs économiques suivants : automobile, énergie, alimentation, tourisme, joaillerie-orfèvrerie, construction, électronique, logistique et enfin information communication.
Le grand principe de cette réforme est celui de la formation en alternance avec donc des temps de formation à l’école suivis de temps de formation en entreprise.
L’idée ne semble pas rebuter le patronat thaïlandais. La Fédération de l’industrie a juste regretté que la pétrochimie et le textile, deux secteurs confrontés à la pénurie de main d’œuvre qualifiée ne figurent pas sur la liste des pôles de compétences.
Aujourd’hui, la formation professionnelle ne dispose pas d’un cadre national. Elle s’effectue en fonction des demandes précises que manifestent certaines entreprises auprès de quelques centres de formations spécialisés.
Le ministère affiche son ambition de développer une formation professionnelle calquée sur le modèle européen avec par exemple un statut social pour l’apprenti, des bourses d’études pour les enfants de familles modestes, une grille de diplômes et compétences reconnue par les organisations patronales et enfin des garanties d’embauche.
F.P. (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) mardi 5 novembre 2013