Dix personnes ont été blessées samedi 23 février dans une série d’attentats commis par des séparatistes musulmans dans la province de Pattani. Plus tôt dans le mois, plusieurs soldats et rebelles ont trouvé la mort suite à plusieurs attaques et accrochages.
Les insurgés ont lancé le 23 février une série d’attaques dans six districts de Pattani dans le sud du pays. Entre 19h30 et minuit, relate le Bangkok Post (24 février), pas moins de 29 attentats se sont produits dans cette province.
Les séparatistes ont fait explosé des bombes et provoqué des incendies volontaires. Selon un bilan provisoire, sept agents de sécurité et trois policiers ont été blessés. Cité par le quotidien anglophone, le vice-Premier ministre Chalerm Yubamrung, chargé de superviser les opérations de sécurité dans le sud de la Thaïlande, a expliqué qu’il s’attendait à ce type de "représailles", après l’échec de l’attaque menée le 13 février par les insurgés contre une base militaire dans la province de Narathiwat. Ce jour là, l’accrochage entre l’armée et les séparatistes avait fait 16 morts dans les rangs des rebelles.
Suite aux attentats du 23 février, l’armée a annoncé un renforcement des mesures de sécurité dans les trois provinces du sud de la Thaïlande où d’importantes cérémonies bouddhistes ont lieu jusqu’au 27 février. Ainsi à Pattani, les Thaïlandais ont fêté lundi 25 février le jour de Makha Bucha, et participent aux célébrations de la Lim Ko Neaw Goddness jusqu’à mercredi prochain.
Ce mois de février 2013 est particulièrement meurtrier dans les trois grandes provinces du sud du royaume. Le 16 février, trois bombes ont explosé à Pattani. Leurs déflagrations ont provoqué la mort de trois bénévoles travaillant avec les forces de sécurité. Le 10 février, cinq soldats ont été tués dans des attentats à la voiture piégée dans la province de Yala. Ces dernières semaines, Chalerm a tenté d’imposer un couvre-feu dans le sud de la Thaïlande. Mais le vice-Premier ministre s’est heurté à l’opposition des autorités locales et de l’armée qui estimaient que cette mesure serait peu efficace. L’idée a finalement été abandonnée pour le moment.
Depuis janvier 2004, le conflit entre les séparatistes musulmans et l’armée a provoqué la mort de plus de 5.500 personnes dans le sud de la Thaïlande, une région qui appartenait à la Malaisie jusqu’au début du XXe siècle. Les insurgés demandent plus d’autonomie pour les trois provinces musulmanes de Pattani, Narathiwat et Yala. Dans cette région, les bouddhistes représentent environ 20% de la population.
source : http://www.lepetitjournal.com/bangkok mardi 26 février 2013