La chasse au recyclage des huiles de cuisson est ouverte !
Dans un pays où rien n’échappe à une économie du recyclage souvent sauvage, l’usage des huiles de cuisson est désormais encadré par des critères stricts.
Depuis le 13 mars, une amende maximum de 10.000 bahts (265 €) sanctionne l’emploi d’huile de cuisson excessivement usagée par les restaurateurs et marchands ambulants. Huiles et graisses se dégradent au fur et à mesure de leur utilisation pour donner naissance à des substances nouvelles appelées "composés polaires" dont la teneur ne doit pas désormais excéder 25 %. Les professionnels sont invités à s’équiper de testeurs disponibles auprès des autorités sanitaires du royaume qui promettent par ailleurs des contrôles aléatoires dans les prochains mois.
La mise en œuvre de cette nouvelle réglementation intervient après une enquête menée par l’agence thaïlandaise de contrôle des médicaments et produits alimentaires sous l’égide du ministère de la Santé. Du poulet frit aux boulettes de viande en passant par les saucisses et autres pommes de terre frites, près de 6000 articles ont été examinés. Dans 10 % des cas, les composés polaires excédaient 25 % surtout dans les plats et snacks proposés dans les gargotes ou autres marchés omniprésents le long des rues thaïlandaises. Grâce à la "fast food siamoise", un mode d’alimentation habituel pour 70 % de la population, il est certes possible de s’alimenter à bas coût en Thaïlande, mais c’est au prix de sa santé car les fameux composés polaires accroissent notamment les risques de cancer et d’hypertension artérielle.
En se postant à l’arrière de certains restaurants à la fin du service, il n’est pas rare de voir de discrets intermédiaires venir racheter en catimini l’huile usagée. L’avenir dira si la nouvelle réglementation mettra un terme à ce pan honteux d’une économie du recyclage qui ne néglige décidément rien.
source : (http://www.lepetitjournal.com/bangkok)
vendredi 22 mars 2013