Placée sur les routes marchandes qui sillonnaient autrefois le continent asiatique, la Thaïlande fut en contact avec de multiples cultures et civilisations tant lointaines que voisines . La culture thaïe s’est ainsi forgée au fil des siècles, adoptant divers éléments extérieurs qui furent intégrés au fond culturel déjà en place.
Le pays est virtuellement divisé en quatre grandes régions culturelles . Chacune possède une histoire et un peuplement singulier , ce qui contribua à former des différences régionales encore perceptibles aujourd’hui, que ce soit en termes de dialecte vernaculaire, de cuisine, d’art et de musique.
Statue du Bouddha
© Stéphanie Khoury
ReligionL’influence indienne fut considérable dans la péninsule sud-est asiatique. L’hindouisme et le bouddhisme sont des religions qui eurent chacune une aura particulièrement importante sur les croyances religieuses en Thaïlande. Le bouddhisme Theravada s’imposa comme la religion dominante de la région il y a plusieurs siècles. Les pratiques religieuses thaïes s’expriment d’une façon syncrétique, intégrant harmonieusement au bouddhisme des pratiques préexistantes liées au culte des esprits ancestraux.
C’est pour ceux-ci que la plupart des thaïlandais dédient une maison miniature devant leur habitation et en des lieux considérés comme sacrés. On y brûle de l’encens et on y dépose des offrandes en adressant des prières en hommages à ses ancêtres.
Si le bouddhisme est vécu par une large majorité de la population, de nombreuses autres confessions y coexistent, dont notamment des communautés musulmanes et chrétiennes .
Fêtes et cérémoniesLa vie de chaque individu est ponctuée de cérémonies privées qui en marquent les différentes étapes . Ce sont autant d’occasions de se retrouver en famille et de pratiquer les rites prescrits par son obédience religieuse. Au niveau national, de nombreux festivals sont autant de jours fériés au cours desquels des célébrations sont organisées. Beaucoup sont liés au bouddhisme , religion officielle du pays et ère de référence pour le calendrier .
Les autres dates marquent des événements liés au roi , à d’anciens rites agraires , ou encore au fondement politique de la Thaïlande contemporaine .
Théâtres classiques Ravana, ogre du Ramayana dans le théâtre khon © DR Des œuvres de la littérature indienne furent adoptées puis adaptées en Thaïlande. Parmi celles-ci, l’épopée du Ramayana occupe une place importante dans la culture thaïe. Rama I participa à l’écriture de son adaptation en Ramakien et cette version devint le répertoire exclusif du théâtre khon. Celui-ci, ainsi que le théâtre nommé lakhon, emploient respectivement danseurs et danseuses, le premier afin d’illustrer les péripéties du prince Rama, et le second afin de narrer d’autres œuvres épiques et mythologiques. Ces danseurs miment la trame de l’histoire au travers de chorégraphies élaborées. Leurs costumes scintillent de milles broderies et de bijoux dorés que complète un masque ou une tiare , selon le personnage.
Il existe, en Thaïlande, une tradition de théâtre de marionnettes ancienne de plusieurs siècles. Des représentations étaient données lors de cérémonies royales et sont aujourd’hui accessibles à tous.
Ces arts se déclinent d’une part sous forme de théâtres d’ombres, utilisant des marionnettes plates, taillées dans le cuir tanné d’une vache ou d’un buffle. Manipulées devant un feu ou une lampe, elles projettent alors les ombres des personnages sur un écran de toile blanche. Le nang yai met en scène de grands panneaux représentant soit un personnage soit une scène toute entière et pouvant atteindre un mètre et demi de haut comme de large. Le théâtre d’ombres se décline également sous forme de petites marionnettes aux membres et têtes articulés , racontant le Ramakien aussi bien que des histoires populaires.
Hun Lakorn Lek, troupe de Joe Louis Theatre© DRD’autres artistes sont spécialisés dans le théâtre de marionnettes à contrôle , faites de bois ou de papier mâché, et dont le costume reproduit celui des danseurs de khon. Ces marionnettes, mesurant d’un demi à un mètre de hauteur, ne sont pas suspendues à des fils. Elles s’animent de façon très réaliste grâce à d’ingénieux systèmes d’articulations composés de fils passant à l’intérieur du tronc et de fines baguettes de bois soutenant les poignets. Un orchestre de piphat ponctue le déroulement de l’histoire. Le hun lakorn lek est une forme de théâtre de marionnettes qui émergea au début du XXe siècle en combinant des éléments de deux formes de théâtre plus anciennes . Les marionnettes sont faites de papier mâché et présentent la particularité d’être chacune manipulée par trois artistes. L’une des troupes les plus célèbres est basée à Bangkok. Il s’agit de la Joe Louis Troupe d’après le nom de son regretté fondateur . Ce théâtre met en scène des histoires issues du répertoire classique de la littérature, c’est-à-dire le Ramakien et des légendes ayant trait à la vie des dieux de la mythologie hindoue.
Source : mediatheque de la cité de la musique.