Temple Preah Vihear

BANGKOK
PREAH VIHEAR – Le litige suivi à la télévision thaïlandaise

Des audiences de la Cour Internationale de Justice (CIJ) de La Haye auront lieu du 15 au 19 avril afin de résoudre le différend frontalier autour du temple de Preah Vihear. Elles seront retransmises sur une chaine de télévision thaïlandaise.
La chaine NBT ou sa concurrente, Channel 11 retransmettront les débats qui se tiendront du 15 au 19 avril à La Haye au Pays-Bas. Preuve que ce sujet revêt une importance certaine aux yeux des Thaïlandais. La CIJ doit trancher un litige frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge, qui empoisonne les relations des deux pays depuis des années. Les deux royaumes revendiquent en effet un territoire de 4,6 km2 situé à proximité du temple de Preah Vihear.
L’inscription du temple au patrimoine mondial de l’Unesco en juillet 2008 a mis le feu au poudre. Depuis cette date, le conflit a dégénéré, et on déplore à ce jour une tentaine de morts dans chaque camp. Si la souveraineté du temple ne pose pas réellement de problème – Preah Vihear a été attribué au Cambodge par un arrêt de la CIJ en 1962 -, la question de la délimitation de la frontière constitue le nœud du désaccord. La Thaïlande estime que l’arrêt de 1962 n’a pas répondu à cette question, ce que conteste le Cambodge.
Phnom Penh a donc adressé à la CIJ une requête en interprétation de l’arrêt de 1962 afin que la Cour se prononce clairement sur ce point. Depuis l’accession au pouvoir en juillet 2011 de Yingluck Shinawatra, sœur cadette de Thaksin Shinawatra, lui même “ami“ du Premier ministre cambodgien Hun Sen, le climat est plus apaisé autour du temple. Il n’empêche, la question reste sensible. Dans une allocution le 27 février, Hun Sen disait craindre que la Thaïlande ne fasse intervenir son armée à Preah Vihear si la CIJ devait rendre un verdict défavorable à Bangkok. Il a assuré que le Cambodge n’emploiera pas la force pour résoudre ce conflit. Si les armes se sont tues autour du temple depuis plus de deux ans, les provocations verbales entre Bangkok et Phnom Penh reviennent à intervalles réguliers. Aucun des deux gouvernements, des deux côtés de la frontière, ne peuvent apparaître en position de faiblesse sur ce dossier, aux yeux de leurs opinions publiques respectives. Les audiences d’avril à la CIJ n’en seront que plus suivies.

http://www.lepetitjournal.com/bangkok/societe/actualite/146514-preah-vihear-le-litige-suivi-a-la-television-thailandaise

la suite....16 avril 2013

PREAH VIHEAR – Thaïlande et Cambodge confiants face à la Cour Internationale de Justice

Une bataille juridique opposant le Cambodge à la Thaïlande au sujet du temple hindou a lieu à la Cour Internationale de Justice de La Haye du 15 au 19 avril. Pour Bangkok et Phnom Penh, l’enjeu est grand.

Durant cinq jours, du 15 au 19 avril, des experts représentant la Thaïlande et le Cambodge vont s’affronter devant la Cour Internationale de Justice de La Haye. En jeu : un territoire de 4,6 km2, situé en contrebas du temple hindou de Preah Vihear (IX – XIIe siècle) dont les deux pays revendiquent la souveraineté. Le litige frontalier de Preah Vihear empoisonne les relations des deux royaumes depuis des décennies. Un arrêt de la CIJ en juin 1962 avait donné l’appartenance du temple au Cambodge. La Thaïlande estime néanmoins que la question frontalière n’a jamais été tranchée par la Cour, ce que conteste le voisin khmer. D’où cette nouvelle joute devant la Cour Internationale de Justice.

A Phnom Penh comme à Bangkok, l’affaire est prise très au sérieux. Dans deux pays où le nationalisme est à fleur de peau, aucun des deux gouvernements ne veut apparaître en position de faiblesse aux yeux de sa population. En prévision de ces cinq jours d’audience, le Cambodge a transmis 300 pages de documents à la Cour, la Thaïlande, plus de 1.000. La lecture de la presse locale anglophone des deux pays nous apprend que les experts situés des deux côtés de la frontière se disent “confiants” face à la bataille juridique qui s’annonce.

Le classement du temple au patrimoine mondial de l’Unesco en juillet 2008 a fait dégénérer une situation déjà tendue. Plusieurs accrochages militaires ont eu lieu depuis. Avec, située entre les soldats, la population qui vit de part et d’autre de la frontière. On déplore à ce jour une trentaine de morts dans chaque camp. Depuis juillet 2011, et l’accession au poste de Premier ministre de Yingluck Shinawatra, sœur de Thaksin Shinawatra, lui-même “ami“ de Hun Sen, l’homme fort du Cambodge, le retour au calme a prédominé.
Au regard des liens entre son frère aîné et le Premier ministre cambodgien, Yingluck ne veut surtout pas donner l’impression qu’elle laisse filer ce dossier au profit du Cambodge. Le Nation (15 avril) rappelle que Bangkok a dépensé depuis juin 2012 “des centaines de millions de bahts pour informer la population sur ce litige“. D’ailleurs, les audiences de la CIJ sont retransmises à la télévision thaïlandaise. L’équipe juridique, chargée de défendre les intérêts de la Thaïlande à La Haye, a multiplié les déclarations dans la presse ces dernières semaines pour dire sa confiance en sa capacité à gagner cette bataille.
Côté cambodgien, on ne doute pas non plus de sortir vainqueur de ces cinq jours d’audience. Phnom Penh est persuadé d’avoir le droit international en sa faveur et il s’agit sans doute pour Hun Sen du dernier levier pour acquérir une légitimité internationale. Le Premier ministre gouverne son pays d’une poigne de fer, faisant taire quasiment toute opposition. Hun Sen a certes stabilisé le pays, ravagé par 30 ans de guerre civile, mais il est accusé de dérive autoritaire. En novembre dernier, le président américain Barack Obama, en visite officielle à Phnom Penh, avait tancé l’homme fort du Cambodge sur la question des droits de l’homme. Hun Sen ne peut donc pas se permettre un nouveau couac à l’international.

Autres points et non des moindres : lorsque le CIJ aura tranché cette question de Preah Vihear, son verdict est attendu pour octobre, sa décision sera-t-elle respectée et qu’en sera-t-il des autres litiges frontaliers entre les deux royaumes ? Ces 4,6 km2 de territoire sont loin d’être la seule source de discorde entre Phnom Penh et Bangkok… Notamment, les frontières maritimes avec en ligne de mire les réserves d’hydrocarbures, se révèlent être une question bien plus lourde d’enjeu sur le plan économique que le litige autour du temple de Preah Vihear.

LB (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) mardi 16 avril 2013

Suite.... 19 avril 2013

PREAH VIHEAR – Thaïlande et Cambodge se rendent coup pour coup

Devant la Cour Internationale de Justice, la bataille fait rage entre les deux délégations. La Thaïlande accuse le Cambodge de mentir, tandis que les Khmers disent se sentir menacés par le voisin siamois. Les premières auditions ne permettent de voir l’esquisse d’une solution au conflit
Et si ces auditions servaient d’exutoire à la rancœur accumulée de part et d’autre de la frontière depuis des années ? La question mérite d’être posée tant le compte-rendu des premières auditions devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) est dominé par les propos agressifs tenus par chaque camp. En la matière, le Cambodge a ouvert le bal par l’intermédiaire du ministre des Affaires étrangères Hor Namhong. Il a déclaré devant les juges que “les relations avec la Thaïlande ne pourront pas être amicales et coopératives dans le futur” sans une résolution du conflit. Les deux royaumes s’opposent depuis des années au sujet d’un territoire frontalier de 4,6 km2 situé à proximité du temple de Preah Vihear. Les deux pays revendiquent la souveraineté de ce petit bout de terre. Les juges de la CIJ entendent les experts de Phnom Penh et de Bangkok entre le 15 et le 19 avril pour trancher cette affaire. Le litige a provoqué la mort d’une trentaine de personnes depuis juillet 2008, date à laquelle le temple de Preah Vihear a été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
Avant même que ne débutent les débats, Hor Namhong avait planté le décor en affirmant que le Cambodge “se sentait menacé” par les incursions siamoises sur son territoire. La réponse des Thaïlandais n’a pas été moins virulente… La Thaïlande dénie à la CIJ la compétence pour trancher le litige frontalier. Elle a accusé également le Cambodge de “mensonge sur le tracé” en ayant notamment “falsifié” la carte de la frontière et de “violer son intégrité territoriale”. En retour, le Cambodge a réfuté en bloc, et déclare également que la Thaïlande a produit "une fausse carte” du tracé. Depuis le 15 avril, les experts des deux pays se rendent coup pour coup et les propos sont donc plutôt vifs.
Le Nation rapporte d’autre part que 500 nationalistes thaïlandais ont manifesté le 16 avril le long de la frontière avec le Cambodge dans la province de Si Sa Ket. Face à eux, 2.000 soldats thaïlandais ont empêché toute incursion sur le territoire cambodgien. Le rassemblement s’est déroulé sans heurt. Mais il montre combien cette question frontalière est sensible entre les deux pays.
Il est à ce demander jusqu’à quel point, les auditions devant la CIJ ne vont pas altérer les relations entre le Cambodge et la Thaïlande ? Celles-ci s'étaient plutôt apaisées depuis l’accession au pouvoir à Bangkok de Yingluck Shinawatra en juillet 2011, sœur cadette de de l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra, lui-même ami avec Hun Sen. Le Premier ministre cambodgien a d'ailleurs publiquement appelé au calme entre les deux pays, rapporte le Nation (18 avril). “Nous devons régler notre problème de manière pacifique”, a-t-il expliqué le 16 avril lors d’un déplacement dans le sud du Cambodge. “Nous ne voulons pas que cette petite affaire ne dégénère en conflit”. Ce type de déclarations pavées de bonnes intentions reviennent régulièrement dans la bouche des officiels thaïlandais et cambodgiens. Le problème est qu’elles sont rarement suivies d’effets.
La Cour se retrouve face à un sacré imbroglio qu’il ne sera vraiment pas simple de démêler. Le dernier jour des auditions a lieu le 19 avril. Le jugement de la Cour sera rendu en octobre.


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c'est des palabres a n'en plus finir entre ces deux pays ......