TELEPHONIE A L'ETRANGER - Et si on faisait le point ?
L'expatriation c'est d'abord des problèmes de téléphone. Faut-il garder son opérateur français ? Prendre deux cartes SIM ? Téléphoner par internet ? Les solutions sont nombreuses mais ne se valent pas toutes, LePetitJournal.com vous a préparé un petit tour d'horizon...
Que vous partiez pour quelques mois ou "pour toujours", la question de votre abonnement téléphonique se posera à un moment ou à un autre avant votre départ. Voici le panorama des options qui s'offrent à vous, selon vos besoins.
Résilier, le parcours du combattant
La première difficulté qui peut se présenter à vous, toute bête, est la période d'engagement de votre abonnement. Les opérateurs s'avèrent très pointilleux sur les ruptures de contrat. Si ce dernier inclut souvent une clause de résiliation pour "motif légitime", l'appréciation de ce motif dépend uniquement de l'opérateur. Le déménagement à l'étranger est pris en compte comme motif légitime et pourtant vous devrez parfois faire des pieds et des mains pour prouver votre départ !
Ainsi chez Orange, impossible de résilier si vous êtes engagé depuis peu. Une situation dont vous pourrez vous extirper en négociant. En effet l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) explique : "les opérateurs doivent fixer leurs conditions de résiliation dans leur conditions générales de vente (CGV) dont les clauses sont inscrites dans le code du droit de la consommation. Mais c'est aussi à l'appréciation de chacun". Il est donc possible de résilier, mais les opérateurs - qui craignent les fraudeurs - exigent un certain nombre de preuves de votre réelle expatriation. Si les visas et billets d'avion sont des pièces faciles à fournir, l'obtention des justificatifs de domicile ou promesse d'embauche peut bloquer la procédure de résiliation. A vous alors de réunir un dossier suffisamment convaincant pour votre conseiller clientèle récalcitrant.
Cow-boy et roaming
Cette première étape passée, tâchez d'identifier vos besoins : hyper-mobilité internationale, grosse consommation de data, échanges réguliers avec la France… Les offres ont toutes des avantages et des inconvénients.
Une des solutions les plus simples reste de prendre deux cartes SIM, une pour le réseau français, et une pour le réseau téléphonique local. Ce système permet donc de garder un numéro français, sur lequel vous recevez vos coups de fil de votre famille par exemple, et un numéro étranger. Ainsi vous évitez les surcoûts dus à votre mobilité. Il existe d'ailleurs des téléphones double SIM ou "dual SIM" en anglais qui - comme le nom l'indique - peuvent accueillir deux cartes SIM. Un bon moyen pour ne pas jouer au cow-boy, avec un cellulaire dans chaque poche. Malheureusement ces mobiles sont peu vendus en France.
Si vous avez gardé uniquement votre abonnement français, à l'étranger votre téléphone fera basculer son trafic vers le réseau local, c'est le service du roaming (ou itinérance). Un service qui entraîne des frais douloureux puisqu'il est souvent comptabilisé comme du hors-forfait. Dans le cas du téléchargement de données, les montants s'envolent très vite. La consultation de ses courriels, la géolocalisation ou toute autre application gourmande en "data" engendre rapidement des surcoûts ingérables. Heureusement pour les voyageurs de l'Union Européenne, la réglementation sur les frais d'itinérance a été réévaluée. A compter du 1er juillet, les plafonds sont abaissés, voici un tableau récapitulatif :
Consultation de données (e-mails, sites internet…) : 45 centimes / Mo + TVA (36% de réduction par rapport à 2012)
Passer un appel : 24 centimes/minute + TVA (17% de réduction par rapport à 2012)
Recevoir un appel : 7 centimes/minute + TVA (12,5% de réduction par rapport à 2012)
Envoyer un SMS : 8 centimes + TVA (11% de réduction par rapport à 2012)
Depuis 2007, Bruxelles a diminué les frais de roaming de près de 91%, une volonté claire de contrôler les abus des opérateurs sur des surcoûts souvent méconnus. Les chiffres devraient continuer à baisser pour 2014.
"Téléphone maison"
Pour autant, si vous voyagez hors de l'UE, il convient d'anticiper. Reste à votre disposition les abonnement auprès des opérateurs locaux, les abonnements aux offres internationales, ou les solutions alternatives via internet (VoIP).
Impossible de vous présenter toutes les offres locales, il y en a évidemment pléthore. Jetez plutôt un œil à la Bible du globe trotter, à l'encyclopédie de la téléphonie internationale : prepaidgsm.net.
Vous trouverez ici un descriptif précis de toutes les offres disponibles par pays. A vous de comparer.
Concernant les offres internationales, elles sont nombreuses également : Elyatel est une solution sans roaming, sans engagement. Téléplanète est une autre solution low cost disponible depuis tout portable sans inscription préalable : vous composez un numéro d'accès et suivez les instruction, puis appelez directement votre destinataire. Libertytel, nouveau sur le marché, 100% cocorico, permet d'obtenir un numéro français pour appeler en illimité vers les fixes en France et dans quarante pays.
Enfin sur internet et depuis vos smartphones, vous trouverez des dizaines d'applications permettant de téléphoner vers les téléphones mobiles et fixes moyennant quelques euros. Appelés VoIP (comme Voix sur IP), ces procédés permettent d'utiliser votre box, ou un réseau wifi quelconque pour contacter le réseau téléphonique traditionnel. Parmi eux, Skype est le logiciel le plus connu, et pourtant cette fonctionnalité payante est souvent méconnue au profit de son tchat vidéo gratuit. Le suédois Rebtel est un concurrent intéressant, son ambition de télécommunication libre tend vers la gratuité, ce qui rend ses prix très compétitifs.
David Attié (www.lepetitjournal.com) Jeudi 25 juillet 2013
En savoir plus :
http://www.zdnet.fr/actualites/itinerance-les-bons-plans-pour-payer-moins-cher-la-data-a-l-etranger-39789603.htm
http://www.clubic.com/bon-plan/article-570964-1-comment-telephoner-bas-prix-gratuitement-etranger.html
http://www.lepetitjournal.com/expat/articles/160235-telephonie-et-si-on-faisait-le-point