L’origine de GaneshPlusieurs divinités d’origine hindoues furent intégrées au patrimoine culturel et religieux thaï. Dans ce cadre d’expression, ces dieux et déesses revêtent une signification particulière et l’histoire ou la légende de leur origine se décline généralement en de multiples versions.
Ganesh dans la société thaïe contemporaineGanesh est aisément reconnaissable à son corps humain munis de quatre bras et à sa tête d’éléphant. Il est le fils de Shiva et de Parvati, une puissante déesse. Ganesh est habituellement représenté avec sa défense droite cassée. La légende veut qu’il la brisa lui-même afin de l’utiliser pour rédiger, sous la dictée, l’écriture du Mahabaratha, grande épopée indienne connue dans la plupart des pays d’Asie du Sud-Est . Selon une autre version, Ganesh cassât sa défense pour la jeter à la lune qui se moquait de lui pour être tombé de son incongrue monture, un rat.
En Thaïlande, le dieu Ganesh est également connu sous le nom de Phra Phikanes. Dieu de la sagesse et des arts, il est devenu le symbole des institutions d’enseignement des arts dramatiques disséminés dans les grandes villes du pays. Des autels sur lesquels trône sa statue y sont aménagés. Tous artistes et maîtres lui rendent hommage en déposant sur cet autel des offrandes de nourritures, de boissons et des guirlandes de fleurs fraiches. Ils le saluent et le prie en allumant des bâtonnets d’encens qui se consumeront ensuite fichés devant l’autel.
Ganesh jouit d’une immense popularité qui s’étend bien au-delà des artistes car il est aussi celui qui retire les obstacles se dressant sur la route d’un individu. Il est ainsi courant de voir des statues de ce dieu en ville, devant ou à l’intérieur de restaurants ou de magasins. Egalement considéré comme un dieu de la connaissance et de la littérature pour sa participation à la rédaction du Mahabaratha, les étudiants se procurent couramment de petites statues à son effigie afin de réussir leurs examens scolaires ou universitaires. Ce dieu est de plus révéré dans les zones rurales par des villageois dont le travail dépend en partie des éléphants .
La naissance de Ganesh
L’histoire de la naissance de Ganesh se transmet d’une génération à l’autre. L’une de ces versions légendaires est particulièrement associée à une cérémonie marquant le passage d’un enfant à l’âge adulte qui fut pratiquée jusqu’au XXe siècle, dans les familles royales et de dignitaires thaïs. Depuis la naissance, une mèche de cheveux était laissée sans être jamais coupée, ramassée en chignon sur le dessus de la tête de l’enfant, tandis que le reste des cheveux était rasé. Lorsque l’enfant devenait adulte, cette mèche était coupée lors de cette cérémonie dite « de la tonsure » et la personne recevait alors son nom d’adulte . La légende raconte qu’aux temps anciens des dieux, Shiva pria tout le panthéon de venir assister à la tonsure de l’un de ses fils. Toutes les divinités s’empressèrent de venir, à l’exception du dieu Vishnu, qui faisait une sieste. Shiva réitéra son invitation en faisant souffler la conque , ce qui tira le dieu de son sommeil. Vishnu maudit le « garnement sans tête » qui osa le réveiller par un tel tapage.
Cependant, la parole de Vishnu est pourvue d’une puissance divine et eut pour effet de décapiter instantanément le fils de Shiva ! Une fois la consternation passée, Shiva envoya Vishvakarman, commandeur des arts, parcourir l’univers à la recherche de la tête d’un être sur le point de mourir pour remplacer celle coupée du fils de Shiva . Vishvakarman trouva un éléphant au trépas imminent, pris sa tête et la plaça sur le corps du jeune homme qui reçu alors le nom de Ganesh.
Ainsi, lors des cérémonies de tonsure en Thaïlande, l’enfant devenu adulte rend hommage aux dieux Vishnu et Shiva, tous deux ayant les rôles principaux dans cette légende. Cette interprétation se traduit souvent par des représentations de Ganesh tenant en ses mains le trident, attribut de Shiva, et la conque, attribut de Vishnu.
Selon une version plus populaire, Parvati, la compagne de Shiva, fut un jour fortement irritée par le manque d’attention du dieu à son égard alors qu’elle était à son bain. Elle créa alors un fils à partir des peaux mortes de son corps et lui confia la tâche de monter la garde à la porte de sa chambre. Shiva fut si courroucé de l’effronterie de sa compagne que, de colère vengeresse, il en décapita ce fils. Une fois calmé, touché par la profonde tristesse de Parvati, Shiva remplaça la tête manquante par celle d’un éléphant qui venait à passer par là. Il put ainsi se réconcilier avec sa compagne.
Source : médiatheque cité de la musique
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