Sous son air candide, la cheffe du gouvernement thaïlandais Yingluck Shinawatra tire son épingle du complexe jeu politique thaïlandais.
A la fin d’un récent séminaire de sciences politiques à l’université Thammasat de Bangkok, l’historien thaïlandais Charnvit Kasetsiri évoquait cette singulière capacité des femmes asiatiques au pouvoir à tromper leur monde. L’universitaire rappelait que beaucoup d’observateurs se moquaient de Megawati Sukarnoputri en Indonésie ou de Corazon Aquino aux Philippines quand elles avaient pris leurs fonctions présidentielles. «Elles ont toutefois toutes deux mené leur mandat présidentiel à terme. Ne sous-estimez pas Yingluck», concluait-il. Ne vendons pas, donc, la carapace de «Crabe» trop tôt.
Comme tous les enfants de Thaïlande, Yingluck Shinawatra a en effet reçu dès son plus jeune âge un surnom d’une syllabe, qui correspond à certaines caractéristiques physiques ou de comportement. «Crabe» (Pou en thaï) est attribué aux enfants qui donnent l’impression de rester dans leur carapace, d’être sur la réserve. Dans la Yingluck première ministre de Thaïlande de 2012, il reste un peu de la timide étudiante de Chiang Mai, à la fois sérieuse et respectueuse, une jeune femme qui veut bien faire et ne pas décevoir. A la tête de l’exécutif thaïlandais, elle prête certainement le flanc à la critique. Ses réponses habituelles aux questions épineuses sont de dire qu’il faut en référer au ministre ou au chef de département directement concerné. Ses injonctions de cheffe du gouvernement sont le plus souvent de dire aux ministères et aux diverses agences de «se coordonner».
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