INONDATIONS – Grosse inquiétude autour du plan gouvernemental de prévention
Les critiques n'en finissent pas de pleuvoir sur le plan anti-inondations décidé par le gouvernement. Les doutes autour de ce dossier ne sont pas nouveaux.
Plan mal ficelé, projet sous-estimé, manque de coordination, absence de transparence, doute sur l’efficacité du dispositif, impact sur l’environnement non évalué… Le plan anti-inondation décidé par le gouvernement de Yingluck Shinawatra est loin de faire l’unanimité, et subit de nombreuses critiques depuis plusieurs mois. Dans un article au vitriol, publié le 11 mars sur le site du Bangkok Post, Veera Prateepchalkul, ancien éditeur du quotidien anglophone, déplore ainsi que l’équipe ministérielle de Yingluck “n’a retenu aucune leçon” des crues record de 2011. Pour rappel, ces inondations avaient provoqué la mort de 800 personnes et provoqué 31,5 milliards d’euros de dégâts dans le royaume.
Le journaliste explique ainsi qu’à la suite de cette catastrophe naturelle, des murs anti-inondation ont été construits “hâtivement” le long du fleuve Chao Praya et autour des centres industriels. Certaines sections se sont rapidement effondrées à cause de vice de construction. D’après Veera, seule l’accalmie climatique qu’a connue la Thaïlande en 2012 a empêché qu’un nouveau désastre ne se produise.
L’ancien éditeur émet des doutes également sur le méga-projet de 350 milliards de bahts, annoncé par le gouvernement pour lutter contre les crues dans le futur. Des douzaines de barrages, de digues, de canaux d’évacuation d’eaux pluviales, de routes devraient être construits, selon ce plan, pour éviter que le drame de 2011 ne se reproduise. Mais le journaliste alerte sur le “manque de coordination” dont semble souffrir ce vaste projet. Il regrette aussi qu’aucune étude d’impact sur l’environnement n’a été conduite. Ces critiques, des experts en gestion de l’eau, les avaient déjà formulées, le 14 février, au cours d’un forum de l’Institut des ingénieurs de Thaïlande. Les participants à ce forum ont aussi déploré que le choix des entreprises chargées de mener à bien ce projet ne se base pas sur des critères professionnels, mais plutôt “sur le ressenti” du comité mis en place par le gouvernement pour superviser le méga-projet. Dans le Nation du 14 février, Apichart Anukularmphai, président dudit comité, a balayé toutes ces critiques. Il a en effet rétorqué qu’aucune décision n’était prise à la va-vite, et que ce plan de prévention était lancé sur de bons rails.
LB (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) mardi 12 mars 2013