La simple évocation d’un projet d’assurance maladie obligatoire pour les touristes et les retraités établis dans le royaume suscite déjà la polémique.
Les expatriés commentaient cette semaine la nouvelle en maugréant. Beaucoup vivent de façon permanente au pays du sourire en collectionnant les visas de tourisme et redoutent une nouvelle contrainte. Les chiffres délivrés par le ministère de la Santé à l’origine du projet sont pourtant édifiants. Chaque année 2.5 millions d’étrangers sollicitent les services des hôpitaux thaïlandais. Certes, 20 % d’entre eux viennent spécifiquement en Thaïlande pour profiter de soins de qualité à des prix bien inférieurs à ceux pratiqués dans les pays occidentaux favorisant l’essor d’un "tourisme médical " dont profite le royaume au point d’en faire une spécialité.
Toutefois 40 % des étrangers visitant les hôpitaux du royaume sont des expatriés et 8 % des touristes en quête de soins généraux. Surtout, la pierre d’achoppement concerne les services d’urgences requis par plus de 30 % des étrangers admis dans les hôpitaux thaïlandais. Le ministre de la Santé souligne que certains ne sont pas en mesure d’assumer le coût des soins dont le fardeau échoit aux hôpitaux des différentes provinces tout particulièrement dans les destinations touristiques.
Ainsi l’hôpital public Vachira de Phuket aurait englouti l’année dernière 3 millions de bahts (78.000 €) tant pour des soins prodigués à la suite d’accidents que pour abriter les corps des personnes décédées. Pour l’hôpital Banglamung de Pattaya, la facture s’est élevée à 2 millions de bahts (52.000 €). Or les autorités sont soucieuses de ménager l’avenir, car elles anticipent un accroissement des dépenses de santé en raison du vieillissement de la population thaïlandaise.
Dans un premier temps le ministre de la Santé souhaite donc encourager les touristes à se doter d’une assurance de voyage et les retraités encore dépourvus de couverture maladie à acquérir une assurance santé. Par la suite des mesures plus coercitives sont envisagées en recourant par exemple à des taxes sur les billets d’avion ou les nuits d’hôtel. Ces hypothèses ont été vivement critiquées par l’Association des agents de voyage thaïlandais. Son président souligne que les clients d’agences de voyages bénéficient généralement de formules d’assurances appropriées. Quant aux cas les plus difficiles, Sisdivachr Cheewarattanporn invite le gouvernement à instituer un mécanisme qui permette aux hôpitaux de percevoir le remboursement de leurs frais auprès des ambassades concernées.
Source : http://www.lepetitjournal.com/bangkok
vendredi 15 mars 2013