11 milliards de dollars devraient passer cette année entre les mailles de l’économie thaïlandaise pour alimenter le butin d’une corruption dont les tarifs sont en forte hausse. L’estimation émane de l’Université de la Chambre thaïlandaise de Commerce dont les enquêtes montrent que les entreprises du secteur privé sont de plus en plus prêtes à mettre la main à la poche pour convaincre fonctionnaires et politiciens de les favoriser. Et l’économiste réputée Pasuk Pongpaichit explique que le ralentissement économique mondial rend les marchés de travaux publics encore plus attractifs et donc plus compétitifs : "les tarifs de la corruption ont augmenté en raison d’une compétition plus féroce". Un industriel expérimenté fait ainsi part de son exaspération : "Autrefois, il fallait bien l’accepter et il s’agissait de 5 à 10 %. Maintenant c’est au minimum 30 %". Par ailleurs la mondialisation et les pressions internationales pour plus de transparence ne sont pas totalement dénuées d’effets sur les acteurs publics thaïlandais. Pasuk note que les autorités enregistrent quelques progrès en matière de corruption mineure tout en reconnaissant que "les choses ne vont pas changer très rapidement". Autrement dit, les gages donnés en réprimant la corruption la plus visible ne compensent pas les montants plus élevés en jeu dans les opaques négociations de marchés de travaux plus ambitieux. Pour mémoire les infrastructures destinées à lutter contre les inondations représentent une enveloppe de 11 milliards de dollars tandis qu’au cours des prochaines années le gouvernement prévoit de consacrer un budget de 67 milliards de dollars à de nouvelles infrastructures, notamment dans le secteur du transport.
source: http://www.lepetitjournal.com/bangkok
mardi 26 février 2013